La construction de l'infrastructure est menée avec une certaine incohérence; les travaux de la portion Angoulème - Libourne (94 km) sont achevés en 1848 mais la Compagnie supposant la rentabilité, estimée nulle, ne voulut pas l'exploiter ni même l'équiper. Elle attendra la livraison de Libourne - Bordeaux en septembre 1851 pour poser la voie sur la section entière.
Le tracé, d'Angoulême à Montmoreau, parcourt une zone vallonnée à relief calcaire nécessitant des terrassements considérables. A la sortie d'Angoulême, un tunnel de 750 m traverse le promontoire rocheux dominant la Charente. Plus loin est construit le viaduc de Couteaubières,10 arches de 10 m d'ouverture à 21 m au dessus du vallon en courbe précédé et suivi de 800 m de tranchées profondes de 13 à 22 m. Au-delà de Charmant, la colline entre les vallées de la Boème et de la Thude est traversée par le tunnel de Livernan-Chavenat (1500 m). Après Chalais, la ligne suit la rive droite de la Dronnequ'elle coupe près de la Roche Chalais par un pont en biais de 5 arches de 12 m à 8 m au dessus de la rivière. Ensuite ce sont de longs alignements droits jusqu'à Les Eglisottes et COUTRAS. Deux kilomètres plus loin , l'Isle est franchie par un pont de 6 arches de 12 m la surplombant de 7 m. Abordant une zone de plaine drainée par de nombreux affluents de l'Isle, elle passe à St Denis de Pile, contourne Libourne par l'est et franchit la Dordogne par un pont de 9 arches de 20 m d'ouverture. De Libourne à Bordeaux, le sderniers kilomètres ont exigé des travaux important2s à travers les marais et les sols vaseux sur au moins 8 m de profondeur, ayant nécessité la construction de 2 viaducs, celui gigantesque d'Arveyres (1200 m de long avec 100 arches de 10 m à 7 m au dessus des palus) et celui du vallon de la Mer (18 arches de 8 à 15 m au dessus du sol). Après avoir traversé les collines en bordure de Garonne à Lormont grâce à 5 petits tunnels, on atteint La Bastide par un dernier viaduc de 21 arches de 5 m à 7 m de haut. L'arrivée dans le centre ville n'a pu être réalisée, faute de financement prévu pour franchir le fleuve.
Pour établir la grande liaison PARIS-BORDEAUX, il reste à terminer POITIERS-ANGOULÊME dont les travaux ne se termineront qu'en juillet 1853.
Dernière section ouverte, car les travaux, à la charge de l'Etat ne débutent qu'en août 1850. Ils sont rapidement menés en 1852, 16 MF leurs ayant été alloués, ils se terminent en mars 1853.
La ligne PARIS-BORDEAUX (583 km) est parcourue à; ses débuts en 13 heures par les express et train malle.
La prospérité de la ligne est liée au transport du vin et des eaux de vie du Bordelais, du Gers et des Charentes, mais aussi à l'activité du port de Bordeaux qui devra développer ses quais et ses entrepôts.
La circulation sur voie unique entre Tours et Libourne nuisant à la régularité du trafic, l'équipement complet de la ligne en double voie ne sera achevée que fin 1854.
En attendant, pour limiter les risques d'accident, le Ministère de l'Agriculture du Commerce et des Travaux Publics impose, à partir de septembre 1853 la supression de tous transports spéciaux et extraordinaires de marchandises et réduction du nombre de trains ordinaires, dans chaque sens, à deux de marchandises et trois de voyageurs.
La Compagnie, pendant ce temps, pourra recevoir le matériel prévu pour l'ouverture de la ligne : 90 locomotives, 90 voitures de 1ère classe, 200 de 2ème et 3ème classe, 1200 wagons + 1000 commandés.
Périgueux est atteint en 1857, Brives en 1860, La Capelle en 1862. Arvant - St Etienne est achevé en 1866, La Capelle-Arvant ne le sera qu'en 1868.
Cette construction ne pouvait que satisfaire la ville de Périgueux qui, dès 1842 réclamait une liaison avec Paris-Toulouse en projet, puis en 1843 avec Paris-Bayonne alors à l'étude.
L'opposition des riverains au projet du député MAGNE en 1846 s'est faite de moins en moins vive lorsque cette région déjà riche en routes et voies navigables prit conscience de l'importance des voies de communication dans le développement des échanges commerciaux. Un trafic important transite par Périgueux qui expédie les produits locaux, vins, boeufs vers la Haute Vienne et Paris, bois, fers, fontes vers Bordeaux, et qui reçoit des denrées coloniales, sels, vins fins, plâtres. Y transitent venant de Limoges des bois pour la construction navale en Gironde, des feuillards pour les vignes du Medoc. Lorsque le projet de 1846 pour un moyen de transport rapide est repris en 1853, les seules discussions portent sur le montant des expropriations.
La Compagnie du Grand Central charge les entreprises LENOIR et BOUDILLON de Paris pour la partie MUSSIDAN-PERIGUEUX, et BUIS, entrepreneur à Montpon, pour COUTRAS-MUSSIDAN, de la construction totale des ouvrages d'art et pose des rails fournis par la Compagnie, mais aussi de l'achat des terrains, aménagement des clôtures et entretien pendant trois ans, pour un prix moyen de 44.500 francs du kilomètre. Monsieur Gérardin, ingénieur en chef dirigera les travaux qui seront achevés en deux ans.
Les travaux, rapidement menés, ne sont parfois retardés que par une pénurie de rails. En mars 1857, les wagons parcourent la ligne, en mai le ballastage arrive à la station de Périgueux.
Banquet : 34 plats (!!!), discours, feux d'artifice, concert. . . L'exploitation commence dès minuit.
D'après l'ouvrage remarquable : "LE RAIL EN FRANCE"
de Francois et Maguy PALAU auteurs et éditeurs,
7, rue Erard 75012 PARIS. Tel : 01 43 44 24 17.
6 décembre 1907, la future gare de triage aura une longueur de près de 3 km sur 200m de largeur environ dans la partie centrale , en dehors des voies principales. Elle nécessitera l'acquisition de 14 hectares de terrains en dehors de ceux que possède déjà la compagnie d'Orléans.
On évalue à 500 000 m3 la quantité de matériaux nécessaires au nivellement de ces terrains. Les 36 voies ainsi créées s'ajouteront aux 16 voies existantes ce qui fera 52 voies parallèles. La gare se classera comme la plus grande gare de France après Juvisy.
C'est à Coutras que se fera le triage des wagons de marchandises envoyés à Poitiers, Angoulême et Bordeaux, et tous les jours 63 trains complets formés à Coutras seront envoyés dans toutes les directions.
Construction de la rotonde | La rotonde | Elargissement du pont sur l'Isle |
Photos et textes extraits de : Bulletin N°32 Décembre 2007 du G.R.A.H.C. (Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Coutras)
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